Bientôt un musée Guerlain (tiré de l'Informateur)

 
Musée Guerlain : tout le monde sera au parfum



Publié le:  08 février 2007

Mme Sylvie Guerlain affiche une simplicité et une sérénité admirables. La descendante de la famille Guerlain sait que sa collection a beaucoup de valeur. D’ailleurs, elle ne cesse de l’enrichir par des achats qui vont bénéficier au musée. Celui-ci ouvrira à la ville d’Eu à l’horizon du début de l’année 2009, dans les dépendances du château d’Eu, entre l’ancienne caserne des sapeurs-pompiers et ce qui fut la salle des Ventes.

Mardi 6 février, Sylvie Guerlain a passé la journée à la ville d’Eu.

Après un rappel du projet qui fait maintenant l’unanimité de la Région Haute-Normandie, du Département de Seine-Maritime, de la DRAC, la Direction des Affaires Culturelles et de la municipalité eudoise, un seul élu, Frédéric Vitaux se faisant remarquer en votant contre, le musée Sylvie Guerlain est maintenant sur les rails.

Alain Gouttenoire, adjoint responsable du patrimoine et Hélène Schney, qui a construit le dossier, rappelaient la vocation de cet élément structurant important qui entre dans le cadre du développement des équipements culturel et touristique.

Il s’accompagnera du déménagement du musée des Traditions Verrières qui s’implantera dans l’ancienne caserne des sapeurs-pompiers, place Saint Laurent O’Toole.

“La solution est de passer par le Pays Bresle-Yères pour concrétiser ce dossier”, souligne François Gouet, le maire de la ville d’Eu, ajoutant: “Nous devons jouer sur un calendrier serré. Le Pays n’est pas encore validé. Il devrait l’être par les préfets de Haute-Normandie et de Picardie courant mars 2007. Il faut que le dossier soit complet pour être présenté impérativement avant le 30 juin 2007 devant le conseil de développement, afin d’être validé par le conseil de pilotage, puis présenté à la Région de Haute-Normandie et au Département de Seine-Maritime”.

L’estimation du coût de réalisation du musée Sylvie Guerlain se monte à 3,8 millions d’euros. Ce projet bénéficiera d’une multitude de soutiens et la facture devrait donc être raisonnable pour la municipalité eudoise qui bénéficiera d’un afflux de visiteurs supplémentaires.

Plusieurs emplois sont également à la clef.

On estime la surface du futur musée à environ 1.500 m2.

Le musée des Traditions Verrières occupera l’ancienne caserne, permettant de doubler la surface: Elle était d’environ 300 m2 au quartier Morris, comprenant le musée et la salle des parfums.

L’engagement

Cela fait plus de dix ans que Mme Guerlain cherche à promouvoir sa collection.

Lorsque son avocat maître Ginter a visité le musée des Traditions Verrières en 2004, ce fut l’élément déclencheur: “Je souhaitais trouver un lieu pour présenter une collection de très grande valeur. La vallée de la Bresle est le berceau du verre et du flaconnage. De plus, le fondateur de la maison Guerlain est né à Abbeville. Les ascendants étaient hauts fonctionnaires à Boulogne. M. Guerlain épousait la fille d’un potier d’étain et marchand d’épices abbevillois”.

Elle est aujourd’hui persuadée que la ville d’Eu est le lieu idéal pour présenter cette collection qui ne cesse de grandir et compte plus de 1.500 et 1.600 pièces, un chiffre difficile à établir avec exactitude tant les cartons sont nombreux.

Des flacons sont uniques comme celui d’Edouard VII avec ses armes. Il en aurait été fait trois exemplaires par contre il n’y en a qu’un marquant les cent ans d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique.

Des grandes amphores sont estimées 70.000 euros la pièce et la valeur globale de cette donation tourne autour du million d’euros.

Il y a aussi tous ces produits pharmaceutiques, des cosmétiques, Guerlain ayant même créé une crème Nivea, des étiquettes, des affiches, des lithographies, un document unique de voyage du fondateur, de 1818 à 1821, estimé à plus de 60.000 euros, véritable journal de bord, écrit par celui qui sillonnait l’Europe à pied et à cheval.

“Je souhaite avant tout faire quelque chose pour que le capital historique ne disparaisse pas”, explique Mme Guerlain qui a vécu durant 27 ans en Allemagne avec son mari et ses enfants. A son retour, elle prend peu à peu conscience qu’il faut sauvegarder le patrimoine de Guerlain. Elle rachète la collection de M. et Mme Monniot qu’elle avait rencontrés lors d’une exposition retraçant au château de Chamerolles, dans le Loiret, 165 ans d’histoire de Guerlain.

“Mon souhait est que cette collection ne puisse être vendue ni dispatchée. Elle doit rester à la disposition de la Société.

J’aurais pu faire un musée privé mais la pérennité n’était pas garantie”.

E. Royer



08/02/2008
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